Aujourd’hui nous partons à la rencontre de Maxim et Vasa, techniciens tourneurs au sein de notre manufacture : Usiduc
Mais qu’est ce qu’un technicien dans une entreprise de la taille d’Usiduc ? Quelles sont leurs satisfactions, leurs difficultés, leur parcours…
- Pourquoi avoir choisi d’exercer ce métier ? Parcours linéaire ou alors hasard de la vie ?
Vasa : J’ai toujours aimé bricoler, me fabriquer mes propres pièces, j’exerce cette activité depuis quatre ans et cela m’épanouit toujours autant.
Sans qualification j’ai commencé chez Peugeot, je m’occupais là-bas de la géométrie des voitures. Mon travail n’était pas très valorisant à cette époque. Une connaissance travaillait chez Usiduc, j’ai tenté ma chance, et on me l’a donnée !
Mon métier, je l’ai appris dans l’atelier, formé directement sur machine.
Maxim : Je n’étais pas prédisposé à devenir technicien d’usinage, mais l’orientation au lycée ne m’a pas donné accès à la formation qui me plaisait à l’origine et j’ai été dirigé vers un bac professionnel technicien usinage, qui m’a permis par la suite de poursuivre jusqu’au BTS Industrialisation des produits mécaniques.
Après quatre années d’expérience, j’ai échangé avec Xavier sur Linkedin. Le projet proposé m’a plu. Aujourd’hui, je suis technicien tourneur opérationnel sur 3 centres de tournage.
- Pouvez-vous tous les deux nous expliquer en quoi consiste votre métier ?
Vasa : Je suis autonome dans l’usinage des pièces, nous recevons l’ordre de fabrication et les plans, à nous ensuite de créer le programme et d’usiner les pièces à la demande du client. J’ai à ma disposition trois machines, il n’y a plus de limite à la création des pièces, avec les outils présents dans l’atelier tout est possible en terme d’usinage.
Maxim : de façon plus précise le rôle de technicien consiste à réaliser des pièces complexes en partant d’un plan et d’un brut. Nous intervenons à plusieurs niveaux, les réglages, l’élaboration du programme, les préparations d’outils, et le contrôle des pièces. Pas de travail à la chaîne, mais la responsabilité de la bonne réalisation d’une pièce de A jusqu’à Z.
- Tourneur, un métier figé, routinier ou en évolution perpétuelle ?
Vasa : le métier en lui même n’évolue pas, ce sont les machines qui évoluent, qui élargissent le champ des possibles. Les outils changent, les machines sont de plus en plus performantes. L’évolution vient essentiellement des machines et des outils que nous avons à notre disposition.
Chez Usiduc nous sommes polyvalents, le fait de pouvoir suivre toutes les étapes de la lecture du plan à l’usinage rend notre profession vraiment intéressante. Rien n’est figé, l’atelier est un lieu vivant, ça bouge constamment.
Maxim : Les pièces sont plus complexes aujourd’hui, avant il était question de pièces simples, le tournage était assez basique. Aujourd’hui nous ne sommes plus limités dans la fabrication, nous avons plus d’axes de tournage, pour donner un ordre d’idée là où il y avait 2 axes de tournage nous en avons maintenant 12 !
Nous utilisons des logiciels qui nous permettent de réaliser nos programmes sur ordinateur, cela nous permet d’être plus productif et de simuler la bonne réalisation de la pièce avant de passer sur le centre de tournage. Nous avons également à notre disposition un moyen de rectification qui nous permet de faire des pièces d’une grande précision avec de très bons états de surface.
Ici à Usiduc nous travaillons avec 3 marques de machines, Nakamura (meilleur tour bi broche au monde), Hyundai Wia (tour polyvalent multiaxes) et Cazeneuve (tour français fabriqué au sud de Lyon). L’évolution dans notre métier, c’est principalement l’adaptation des pratiques à des nouveaux outils, logiciels et des machines.
- Peut-on dire que tourneur est un métier risqué ? Existe-t-il des qualités indispensables à l’exercice de cette profession ?
Vasa : L’usine est un environnement qui peut paraître hostile, le bruit, la poussière, les machines, le risque 0 n’existe pas donc il nous faut être vigilant. Certaines pièces sont lourdes, cela nécessitent des moyens de manutention appropriés, tout en ayant la tête sur les épaules… en deux mots, il faut être ordonné et exigeant, pour moi ce sont les qualités les plus importantes.
La vie de l’atelier nécessite aussi de savoir penser collectif, et de rester dans l’optique que la pièce qui sort de mon poste, ira dans les mains d’un autre… nous sommes tous liés d’une façon ou d’une autre par la qualité du travail que nous fournissons. Un manque de rigueur peut avoir des conséquences sur le travail d’autres opérateurs.
Maxim : Les principaux risques viennent selon moi des matériaux (risques de coupures), du poids des pièces qui nécessite de faire très attention.
La rigueur est la principale des qualités à avoir selon moi, cela reste un métier très manuel, alors il faut savoir joindre l’intelligence et l’habileté.
Après il y a le collectif, je travaille en équipe avec Vasa, les liens entre collègues sont importants et ça contribue grandement au fait que nous nous sentons bien sur notre lieu de travail. Chercher à faire avancer la production au mieux c’est faire en sorte que les choses soient un peu plus simples pour tout le monde.
- Quelles sources de satisfactions trouvez-vous tous les deux dans votre travail ?
Vasa : Ce métier m’a apporté une formation sur la lecture de plan, et d’une façon plus générale m’a fait découvrir le monde de l’usinage. J’ai eu la chance d’être formé sur place, et puis nous avons des moyens hors du communs pour la taille de notre structure, Xavier a beaucoup investi, le fait de travailler sur du matériel performant me permet d’évoluer dans mes pratiques. Se sentir bien au travail et épanoui dans son métier ça permet d’être bien dans sa vie de tous les jours.
Maxim : Partir d’un plan pour arriver à une pièce finie est très motivant. Constater que l’on part de rien et qu’on crée quelque chose c’est vraiment valorisant.
- Est-ce qu’Usiduc vous permet d’exercer votre métier dans de bonnes conditions ? Est ce qu’il y a une anecdote particulière que vous voudriez partager ?
Vasa : J’ai été formé ici, tout au début un opérateur m’a accompagné dans les premières tâches, en quelques semaines j’ étais autonome en tournage 3 axes. En fait on m’a fait confiance, j’étais motivé, sérieux, et on m’a donné ma chance.
Maxim : Quand j’ai quitté mon précédent poste pour accepter celui-ci, j’ai quitté ma routine, je suis sorti de ma zone de confort. Sur le papier ce n’était pas forcément le rêve, nous partions du tournage basique à un tournage multi axe très technique. Usiduc était spécialisé dans le fraisage multiaxes et très peu dans le tournage. C’était une décision risquée mais je ne regrette absolument pas. La direction est motivée, nous sommes dans un environnement humain, nous participons tous au développement de l’entreprise et j’ai la sensation de faire partie d’une aventure.