En mutant vers l’industrie du futur, Usiduc opère depuis quelques temps une véritable transformation agile. Aujourd’hui, visite du laboratoire de métrologie et rencontre avec Michel Graff, métrologue passionnant et passionné !
Michel, est ce que tu veux bien nous expliquer ton parcours ?
“Cela fait maintenant 20 ans que je travaille dans le domaine de la métrologie et de la 3D. Après avoir passé 10 ans à l’international à travailler dans la production de grandes séries j’ai eu envie de poser un peu mes valises et d’intégrer une entreprise dont les marchés sont diversifiés pour répondre à une réelle envie de m’ouvrir à de nouvelles perspectives. J’aime relever les défis. Je suis quelqu’un de méticuleux. Ordre et rigueur sont à mon sens des qualités essentielles pour exercer ma profession.”
Qu’est ce qui t’as donné envie de travailler chez Usiduc et depuis quand es-tu arrivé dans l’équipe ?
“Je suis arrivé ici au mois de février, Xavier Balduini avait une envie certaine de faire évoluer Usiduc et est très au fait des nouvelles technologies, il souhaitait restructurer les process au sein de son entreprise. Il m’a fait confiance et m’a laissé totalement les rênes du laboratoire de métrologie. Sa décision d’investir dans du matériel de pointe a également été déterminante, pour être efficace et performant, il faut qu’on nous en donne les moyens. J’ai de l’expérience, et j’ai eu envie de la partager avec Xavier, Céline et toute l’équipe. C’est une réelle satisfaction de pouvoir insuffler mes compétences et mon expertise dans une entreprise en plein essor. On a beau être dans le monde de l’industrie et des machines, l’humain y tient tout de même une importance capitale.“
Quels sont les nouveaux projets, les changements que tu as contribué à mettre en place ?
“En arrivant, j’ai fait beaucoup de propositions, j’ai eu la chance d’être suivi, et qu’on me donne le feu vert pour les mettre en œuvre. Nous sommes donc en pleine réorganisation en termes de mesures et de contrôle des pièces. L’idée est de déployer la métrologie directement dans l’atelier. Notre métier implique la nécessité d’une traçabilité, je suis rigoureux donc je tiens à ce que nous puissions tout mesurer sur le plan, que ça soit parfait, et surtout que ce soit enregistré ! Jusqu’à aujourd’hui la pièce est contrôlée et un document est édité avec pour chaque pièce la valeur nominale et la tolérance… vous n’avez pas idée des quantités de papier et de petites cases à remplir (donc de perte de temps) que cela peut représenter. Nous sommes en train de mettre en place un logiciel de traçabilité, toutes les cotes mesurées seront exportées et enregistrées dans une base de données, en quelques clics, nous retrouverons l’historique de chaque pièce. C’est également un outil d’analyse statistique très pertinent qui nous permet d’établir des histogrammes et des cartes de mesures par séries. Quand avant un opérateur devait mesurer sa pièce au pied à coulisse ou même en 3D, il devait retranscrire sur papier la donnée, et le papier c’est l’ennemi de la traçabilité. Quand on laisse la porte ouverte à l’interprétation humaine on laisse la porte ouverte aux erreurs. Un chiffre est un chiffre ! Une mesure est bonne ou mauvaise, il n’y a pas d’entre deux. Nous travaillons dans un domaine qui exige de la précision.”
Mais est ce que finalement la machine ne serait pas en train de remplacer l’homme ?
“Absolument pas, l’idée n’est pas de faire à la place de l’opérateur mais de lui faciliter la tâche. Nous allons mettre en place 3 pôles de mesure dans l’atelier avec du matériel connecté comme les pieds à coulisse par exemple. Plus besoin de se déplacer au laboratoire de métrologie pour les opérateurs, ils pourront eux-mêmes gérer toute l’étape du contrôle seul. Avec le logiciel de traçabilité l’opérateur gagnera en visibilité et aura accès très rapidement aux données des séries précédentes, à l’évolution des mesures et aux limites de surveillance, et pourra donc intervenir directement sur la machine.”
Avec quelles machines est-ce que tu travailles dans ton laboratoire ?
“Je suis exigeant avec moi-même, je le suis donc aussi avec les machines. Nous avons la chance ici d’avoir du matériel très performant, un peu comme des Rolls Royce (dit-il dans un sourire). J’ai ici deux Zeiss Duramax d’atelier, une Mahr CD140 pour la contourographie et la rugosité, ces moyens complètent parfaitement notre Zeiss Contura 5 axes déjà présente. Je pense qu’il est inutile de préciser que je pourrais facilement en parler des heures… mais il faudra un autre article pour en exposer les spécificités car je suis intarissable.”
(Un opérateur entre dans le laboratoire, avec une pièce à contrôler… “Michel c’est notre monsieur météo de la production, on espère toujours qu’il n’y aura pas de nuages quand notre pièce passe en contrôle entre ses doigts…”)